La Batterie de Bouviers est une ancienne batterie militaire en pierre, construite en 1879 à proximité du hameau de Bouviers et occupée par l’armée jusqu’en 1932. Le fort est loué à partir de 1933, à la société Hispano Suiza, qui fabrique des munitions et procède à des essais de moteurs et canons. Après la guerre, seules les activités de conception et d’essais moteurs, bancs réacteurs, compresseurs et turbines restent à Guyancourt : la société Hispano Suiza ferme ainsi son usine en 1990.
En 1999, la municipalité rachète la batterie au Ministère de la Défense. Elle est transformée en équipement culturel musical en 2006, par les architectes Ivan Franic et Michel Garcin. Le « Café Musiques » s’étend sur 1 685 m2 (dont 867 m2 rénovés et 818 m2 créés). Il propose une salle de concert pour 600 spectateurs avec une scène à l’italienne de 80 m2, un auditorium de 200 places, trois studios de répétition et d’enregistrement, une école de musique, un espace de restauration et des locaux logistiques.
Le bâtiment principal constitue un exemple d’architecture militaire de la fin du XIXe siècle.
L’ensemble (en forme de trapèze) est constitué d’une juxtaposition de cellules longitudinales orientées au nord-est et dotées de voûtes architectoniques (doublées à l’arrière d’un vaste volume sans aucune ouverture), en pierre calcaire, meulière et brique.
La façade est composée de modénatures (ornementation en creux ou en relief, continu ou répétitif) et dessins de menuiserie. Le bâtiment d’accès (situé en vis-à-vis du bâtiment principal) présente les mêmes composantes, mais aussi quelques éléments en béton (rajoutés après la construction de 1879 et conservés lors de la réhabilitation de 2006).
La partie centrale est constituée de pièces rectangulaires voûtées (casemates) de 6m × 15m et séparées les unes des autres par des piédroits (partie verticale soutenant la voûte) de 2m d’épaisseur : chaque voûte est auto-stable par rapport aux autres, pour éviter l’effondrement de toutes les casemates en cas de destruction de l’une d’entre elles. Les casernements étaient desservis à l’arrière par un couloir et les portes et fenêtres donnant sur l’extérieur étaient munies de volets blindés de type persiennes (pour se protéger contre les éclats d’obus, tout en ayant un peu d’éclairage). Les fixations de ces volets sont toujours en place.
À l’entrée de la batterie est inscrit sur le fronton sa dénomination et date de construction. Un mortier est sculpté sur la clef de voûte (pierre centrale qui maintient la cohésion de la voûte).