Le Musée Rodin est ouvert depuis 1919 (2 ans après la mort de l’artiste), dans l’ancien hôtel particulier du financier Abraham Peyrenc de Moras.
La construction dès 1727 par l’architecte Jean Aubert, est dans l’esprit de l’architecture rocaille. À la mort de Peyrenc de Moras en 1732, sa veuve loue l’hôtel à la duchesse du Maine, puis en 1753 elle vend le domaine au maréchal Louis-Antoine de Gontaut-Biron.
À partir de 1788, de nombreux propriétaires et locataires se succèdent, comme le Duc de Charost en 1795. En 1820, la duchesse de Charost vend la propriété à la mère Madeleine-Louise Sophie de Barat (fondatrice de la société du Sacré-Coeur de Jésus) qui y crée un établissement d’éducation pour jeunes filles. Des transformations sont effectuées sur les bâtiments, ainsi que sur le parc où seules les grandes lignes du jardin à la française sont conservées.
La société est dissoute en juillet 1904, à la suite de la séparation entre l’Église et l’État.
Dans l’attente d’être vendu, l’Hôtel Biron accueille des artistes locataires dont la sculptrice Clara Westhoff (épouse du poète Rainer Maria Rilke, par l’entremise duquel le sculpteur Auguste Rodin découvre le domaine). En 1908, Rodin loue quatre pièces au rez-de-chaussée, pour y installer ses ateliers. À partir de 1911 il occupe tout l’hôtel, mais le domaine est vendu à l’État qui s’est engagé l’année précédente à y installer le service des Bâtiments civils du Ministère de l’instruction publique et un nouveau lycée. Tous les occupants quittent les lieux, à l’exception de Rodin.
Il demande à l’État de garder toute son œuvre à l’Hôtel Biron pour en faire un musée, en échange d’y résider toute sa vie. En 1916, une loi est votée à l’Assemblée nationale, acceptant les donations du sculpteur et confirmant que le domaine est entièrement affecté (sous le nom de Musée Rodin) à l’État français. L’architecte du Gouvernement et de la Ville de Paris Henri Eustache, effectue les travaux de transformation en musée.
Classés au titre des monuments historiques en 1926, l’hôtel et le jardin font l’objet de travaux de rénovation pour aller dans le sens de sa vocation muséale.